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La 5ème de couv
30 novembre 2012

Le vieux qui ne voulait par fêter son anniversaire** - Jonas Jonasson (Pocket 506 p)

vieux_anniversaireUn vieil homme s’échappe de sa maison de retraite en charentaises et subtilise une valise dans la gare du village. Commence alors une cavale loufoque et drôle dans laquelle les rencontres atypiques se succèdent. En parallèle, des chapitres reprennent sa vie depuis l'enfance, vie si improbable que « Forrest Gump » fait figure de petit joueur en comparaison.

Si j’ai vraiment aimé le personnage de ce vieux débonnaire, allergique à toute idée politique ou religieuse, ainsi que la cavale très entraînante, j’ai regretté la séparation du livre en deux périodes distinctes qui en casse le rythme. Malgré le côté amusant de certaines anecdotes, la répétition sans fin des péripéties historiques finit par lasser et la fin s’essouffle franchement.

Ce bon livre aurait beaucoup gagné en perdant 100 pages. En l’état, il offre quand même (et ce n'est pas si mal !) un bon moment de détente et quelques tranches de rigolade.

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30 novembre 2012

L'extrait du mois : Le dessein qui le guidait

L'extrait du mois :

Le dessein qui le guidait n’était pas impossible, bien que surnaturel. Il voulait rêver un homme : le rêver avec une intégrité minutieuse et l’imposer à la réalité. Ce projet magique avait épuisé tout l’espace de son âme ; si quelqu’un lui avait demandé son propre nom ou quelques traits de sa vie antérieure, il n’aurait pas su répondre.  Jorge Louis Borges (Fictions)

15 novembre 2012

L’érotisme selon Pierre Louÿs

Je n’avais pas encore eu l’occasion de rendre hommage à Pierre Louÿs, premier auteur que je souhaitais faire figurer dans la rubrique « D’un érotisme débridé ».  Il est temps de réparer cette injustice en parlant de ces deux excellents ouvrages : 

aventures_roi_pausoleLes aventures du roi Pausole*** (Flammarion, 200 pages environ)

Pausole est un roi paisible vivant au cœur d’un harem de 366 femmes qu’il satisfait équitablement au rythme d’une par jour. Il est amené à quitter son palais pour partir à la rechercher de sa fille, fraîchement enlevée par une belle danseuse.

 Eloge de la sensualité et du plaisir, ce conte subversif et érotique dégage une grande gaité, une gourmandise et une joie de vivre pleine de charme.

  aphrodite

Aphrodite** *(Albin Michel 261 p)

 Chrysis, femme magnifique, mène dans la Grèce antique une vie de courtisane librement choisie.  Le beau Démétrios, l’amant de la reine, s’éprend d’elle. Mais elle réclame pour prix de ses faveurs un lourd tribut : trois crimes pour lui prouver son amour.

 Moins léger que Les aventures du roi Pausole, cette très belle histoire de deux désirs qui se croisent interroge sur les sources du désir et de l’amour.

Ces deux romans méritent d’être salués pour leur sensualité débarrassée de tout héritage judéo-chrétien. Pierre Louÿs n’est pas un auteur nous montrant le vice afin de conclure hypocritement par une morale pleine de vertu. Ses personnages ne cherchent ni excuses, ni justifications, ils suivent leur chemin avec l’ardeur de ceux qui l’ont librement choisi. Il revient ainsi aux sources de l’amour païen dans une sexualité décomplexée, joyeuse et pleine de vie.  Je déconseille fortement par contre « Les trois filles de leur mère » du même auteur, franchement vulgaire. 

15 novembre 2012

Une pièce montée**, Blandine Le Callet. (Livre de poche 252 p)

Neufs tranches de vie pour reconstituer une journée, la journée de mariage d’un couple bourgeois de province.pi_ce_mont_e

Cela aurait pu être indigeste, fort heureusement le gâteau a été monté avec une mousse légère. Si on y retrouve des lieux-communs attendus (l’engueulade du couple de retardataires, les doutes du marié,  la belle-sœur impossible à caser), le traitement caustique et  décalé  leur donne une vraie fraîcheur. La famille y est présentée comme le grand lieu du conformisme, le mariage comme  la cristallisation de toutes ses attentes. Au milieu de tout cela, les personnages tentent d’exister et de trouver leur place, avec quelques conclusions inattendues.

 Court, plaisant, le livre de détente idéal pour un après-midi.

 Extrait : Au fil des années, il lui est apparu comme une douloureuse évidence que personne n’espérait trouver en lui une aide véritable. Au fond, les gens ne croient pas qu’un homme menant une vie comme la sienne – une vie si différente- puisse leur être d’un grand secours. C’est une erreur, bien sûr, mais c’est ainsi. Il a compris que les fidèles ont surtout besoin d’une figure locale, dont ils savent qu’elle sera toujours à sa place, une sorte de père inoffensif dont on connait par cœur les leçons, même si on a besoin qu’il les répète tous les dimanches, à l’infini.

4 novembre 2012

Beignets de tomates vertes**, Fannie Flag (Poche)

beignetsChronique vivante et colorée de l'Alabama, le récit est porté par deux narratrices : une femme dépressive traversant la crise de la cinquantaine dans les années 80, et une vieille dame pleine de vie qui égrenne ses souvenirs des années 30 et en particulier ceux du café " le Wistle Stop".  Les personnages très attachants et l'énergie qui se dégage de l'époque de la Grande Crise sont les grands atouts de cette histoire. Les protagonistes empoignent la vie à pleines mains sans se poser de questions et le contraste entre les deux époques est bien rendu. Le racisme et la ségrégation, omniprésents, sont traités avec finesse également.

Malgré toutes ses qualités, je dois reconnaître que je suis passée un peu à côté de ce livre visiblement très apprécié.  L'aller-retour permanent entre les deux époques a été un frein à mon entrée dans le récit et malgré l'intérêt des histoires je suis restée spectatrice sans jamais réussir à y croire vraiment. J'ai largement préféré "La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett situé dans le sud des Etats-Unis dans les années 50.

 

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4 novembre 2012

La délicatesse*, David Foenkinos (Pocket)

d_licatesse

Un titre alléchant pour un résultat peu convaincant. Si l'auteur réalise quelques bons, voire très bons passages, il plombe le livre avec des notes de bas de pages prétentieuses, des entrées de chapitre ridicules (ex : la liste des albums que Lennon aurait composé s'il n'était pas mort) et une histoire trop molle pour accrocher le lecteur. Ne vous laissez pas abuser par les 10 prix littéraires mis en avant par l'éditeur pour doper ses ventes, il s'agit essentiellement de prix distribués par des cercles de villages.

Facile à lire mais trop inégal.

 

1 novembre 2012

L'extrait du mois Dieu ? Mais alors, s’Il existe,

L'extrait du mois

Dieu ? Mais alors, s’Il existe, s’Il existe vraiment, qu’Il se cache. Qu’Il pose Ses deux mains sur Sa tête et qu’Il la courbe. Peut-être, comme nous l’apprenait jadis Peiper, que beaucoup d’hommes ne sont pas digne de Lui, mais aujourd’hui je sais aussi qu’Il n’est pas digne de la plupart d’entre nous, et que si la créature a pu engendrer l’horreur c’est uniquement parce que son Créateur lui en a soufflé la recette.  Philippe Claudel (Le rapport de Brodeck)   

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