"A quarante-quatre ans, j'en suis encore à rêver
"A quarante-quatre ans, j'en suis encore à rêver de quelque tendresse essentielle." Romain Gary, La promesse de l'aube.
"A quarante-quatre ans, j'en suis encore à rêver de quelque tendresse essentielle." Romain Gary, La promesse de l'aube.
Edward Bunker, le plus jeune taulard à avoir intégré Saint Quentin (pénitencier connu pour être le plus dur des Etats-Unis), plusieurs fois récidiviste, nous parle de cette « tendresse essentielle » qu’évoque Romain Gary, cette tendresse qui nous permet de rester humains. Dans son style direct, avec une lucidité et une humanité stupéfiante, il nous montre l’intérieur de cette machine à broyer les hommes, cette violence impitoyable capable de transformer les petits délinquants en meurtriers sans scrupules en moins d’un an.
Réalisme, choix du thème, tout concorde dans cette œuvre puissante, âpre, fascinante. Très grand coup de cœur ! Chapeau bas pour cet homme qui a su conserver la part essentielle de son être dans un univers aussi hostile.
Hymne à l’incommensurable amour maternel et filial, récit autobiographique d’une vie exceptionnelle, à jamais écrite et marquée par cet amour.
Condamné à la solitude que fait naître l’amour absolu lorsqu’il est connu trop tôt, Romain Gary aurait pu livrer un roman déchirant s’il n’y avait glissé une autodérision permanente qui allège le livre en lui ôtant une part de sa puissance.
Tour à tour drôle, splendide, répétitif, surprenant, et parfois pédant, le récit oscille tout du long. J’ai pris pour ma part beaucoup de plaisir à cette balade dans la première moitié du 20ème siècle et à la découverte d’un de ses fils prodigues.
Voici une vidéo américaine de 11 minutes en lien direct avec ce qui nous était raconté dans "Le xxème siècle américain" d'Howard Zinn:
https://docs.google.com/file/d/0BzaItFwBzqgBV1hLRFozdG50LUU/edit?usp=sharing
Peut-on le croire sans avoir lu ce livre ?
Décapant récit d’une enfance passée au milieu de grands alcooliques. Avec beaucoup d’humour et un zeste d’indulgence, Dimitri Verhulst évoque cette vie libre, mortifère et chaleureuse. Nostalgie d’un expatrié envers son milieu d’origine, où il ne peut, ni ne veut revenir, mais qui regrette la part d’enfance et de fraternité perdues.
A découvrir pour les nombreuses perles qui émaillent le livre. Deux étoiles pour rester en cohérence avec « Courir avec des ciseaux » d’Augusten Burroughs que j’ai préféré.
« Le cercueil d’un buveur est rarement lourd à porter, les croque-morts les coltinent plus volontiers que les autres, et dans notre famille, on aurait épargné pas mal d’argent si on avait pu payer au kilo les obsèques de nos cadavres. »
Pour mon départ en vacances, j'emmène les livres suivants :
Critique à mon retour, à bientôt !
Classé à tort au rayon policier, il décevra les amateurs de rythme. L’histoire lente ne connait pas de rebondissements et les clés de l'intrigue sont livrées dès le début du récit. Mais il a beaucoup d’autres atouts, son ambiance africaine postcoloniale, la découverte glaçante de l’univers des firmes pharmaceutiques (comment ne pas penser aux vaccins insuffisamment testés qui seraient à l’origine de la pandémie du sida en Afrique…), ses personnages fouillés et touchants.
Au cœur de ce livre : l’irréprochable Justin, époux d’une jeune femme idéaliste et séduisante. Justin, qui après l'assassinat de sa femme, prend la mesure de son aveuglement et entame une quête rédemptrice.
Faux policier et véritable histoire d’amour…. Lancinant et envoûtant !