Oscar et la dame rose**, Eric-Emmanuel Schmitt
On pourrait facilement faire des reproches à cet ouvrage, en particulier sur la forme : Oscar, 9 ans, ne s’exprime absolument pas comme un enfant et sa façon d’aborder les choses sent l’adulte déguisé à plein nez.
Je préfère rendre mérite à l’auteur d’avoir osé aborder un sujet sensible : le malaise actuel de notre société face à la mort, et de l’avoir pris de front avec ce récit de la fin de vie d’un enfant atteint d’une maladie incurable.
Dans une société qui a choisi depuis deux générations d’exclure la mort et l’extrême vieillesse du champ social, la solitude d’Oscar interpelle. L’auteur rend parfaitement l’embarras des soignants comme le trouble des parents, interprété fort justement par l’enfant comme de la lâcheté face à cette évidence : il va mourir, pourquoi personne n’a-t-il le courage de lui dire et de l’accompagner véritablement dans cette tâche difficile ?
Cette histoire, mal écrite mais bien conduite, fonctionne finalement.