Monsieur le commandant**, Romain Slocombe (Pocket, 233 p)
Le contexte historique parfaitement reconstitué et visiblement appuyé sur une excellente documentation forme le point fort de ce livre qui se révèle plus intéressant que Suite française ou Le silence de la mer.
La montée du nazisme, la défaite, l’exode sont très bien décrits, l’ambiance antisémite de l’époque également. L’idée de prendre pour héros un pétainiste convaincu aide à faire comprendre plus clairement les raisons qui ont poussé des auteurs de talent à prêter leurs plumes à cette idéologie.
Côté défauts, on pourra regretter le prétexte épistolaire maladroit (la lettre adressée à M. le Commandant se transforme très vite en roman) tout comme l’absence de suspense, le dénouement se devinant très vite. Autre difficulté importante : l’idéologie antisémite, déversée et justifiée tout au long du roman par le héros pétainiste, peut facilement mettre mal à l’aise et bloquer la lecture.
Pour un public averti.