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La 5ème de couv

12 septembre 2012

Hypérion 1 et 2**** - Dan Simmons

 S’il ne fallait lire que deux œuvres de cet auteur, je vous conseillerai sans hésiter le cycle d’Hypérion (2 tomes) et L’échiquier du mal (2 tomes) qui sont de mon point de vue ses œuvres majeures. En comparaison ses romans policiers (Vengeance - Revanche  - L’épée de Darwin) sont d’un classicisme décevant (je sais que c’est un jugement sévère, mais Dan Simmons nous avait habitué à tellement mieux...)

Revenons à Hypérion : une fois l’univers présenté et le mystère mit en place (celui de la planète Hypérion qui défie les lois de la physique ordinaire), le roman se structure en sept récits racontés par des pèlerins qui dévoilent une partie de leur vie. C’est à la fois la force et la faiblesse du livre : au lieu de découvrir une seule histoire, on en découvre sept dont le point de convergence est le Gritch, être mystérieux et impitoyable.

 Résultat : un livre foisonnant, des narrations d’une grande force et d’une étonnante originalité, des moments exceptionnels. Tous les récits ne sont pas égaux en qualité, mais nous pouvons tous en trouver un ou deux qui nous frappent profondément.

 A contrario, cette construction peut gêner, ainsi que l’uniformité de style des récits, racontés par des personnalités très différentes mais présentés finalement de façon homogène. La fin ou plutôt la non-fin ? du livre, voulue car il se prolonge dans le  Cycle d’Endémion (deux tomes, avec lequel je n’ai pas du tout accroché)  peut aussi décevoir.

 Quoi qu’il en soit, il est impossible de passer à côté de cet ouvrage qui a profondément marqué la SF et qui s’est imposé immédiatement comme un classique. A ne pas manquer !

 

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12 septembre 2012

L’analyste – John Katzenbach (Poche) Grand Prix de littérature policière 2004

Un thriller connu et réputé qui m’a laissé de marbre. L’intrigue de départ était prometteuse : un psychanalyste à New York reçoit une lettre mystérieuse. Si il ne trouve pas dans les 15 jours qui se cache derrière le nom de l’auteur de la lettre, il lui faudra se suicider... ou voir les membres de sa famille vont mourir un par un...

Résultat :  long, très long, sans nuances. La deuxième partie, dans laquelle le psychanalyste utilise ses connaissances pour inverser les rôles, aurait pu réveiller un lecteur rendu léthargique, malheureusement elle est complètement tirée par les cheveux.

A la limite du risible. 

12 septembre 2012

La consolante, Anna Gavalda (le Dilettante - 637 pages)

la_consolanteTrès agaçant ! Je suis encore étonnée de l’avoir fini. J’ai mis longtemps à me décider à relire Anna Gavalda,  encensée par tant de lecteurs et dont j’avais pour ma part gardé le souvenir d’un auteur médiocre (Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part). Ne voulant pas passer pour butée, je m’y suis remise et la lecture D’ensemble c’est tout m’avait réconcilié avec l’auteur. Un peu cul-cul certes, mais  du cul-cul agréable, de temps à autre, cela fait du bien.

Celui-ci est cul-cul aussi mais dans le genre horripilant. Le héros (ou devrait-je dire l’antihéros) gâche sa vie avec une belle constance tout en s’apitoyant sur son sort, d’où le côté agaçant…Le décès d’une ancienne amie (dont il n’a pris aucune nouvelle depuis 20 ans) lui donne l’occasion d’un pèlerinage et l’audace de juger sans vergogne tous ceux qui l’ont laissée, comme lui, mourir dans la misère et dans l’oubli. Mais lui, ce n’est pas pareil, il est gentil… Mes dents grincent… Finalement il croise dans ce voyage la femme idéale, étrangement semblable à cette amie d’enfance, cette femme extraordinaire…Nous voici au milieu du livre, la fin est plus qu'évidente. Si au moins ils ne mettaient pas 300 pages de plus pour s'embrasser ! C'est long, c'est long, quel ennui. 

Anna, ne m’en veux pas, mais j'en resterai là…. 

12 septembre 2012

Le Lézard Lubrique de Mélancoly Love****, Christopher Moore (Folio)

le_lezard_lubrique_2Je n’ai pas le souvenir d’avoir lu un livre plus décalé et plus délirant que celui-ci. Christopher Moore s’est fait une spécialité de s’affranchir gaiement des limites de la réalité, sans d’ailleurs partir vers la Science Fiction, les auteurs de SF cherchant à créer une cohérence que lui ne se donne pas la peine de trouver. C’est à mon avis dans cet œuvre qu’il donne la pleine mesure de son talent, La vestale à paillettes d’Alualu et  Un blues de Coyote étant un peu moins aboutis. On ne peut que rester soufflé par son culot : enchaîner tout un récit avec des personnages invraisemblables, un scénario  improbable, et une vague enquête comme prétexte (ce qui explique sa classification au rayon policier).

On obtient à la fin un livre extraordinaire, foisonnant, cohérent dans son délire, dans lequel on entre jusqu’au bout. Ou pas du tout, peut-être...  Un ovni de la littérature que je suis très heureuse d’avoir croisé et que je recommande chaudement.

 Dédicace du livre : cui-là, c’est pour toi maman.

 

12 septembre 2012

Les vacances anglaises, suivi de N’oublie pas mes petits souliers***, Joseph Connolly (Seuil)

vacances_anglaises_2C’est une peinture de mœurs, caustique et enlevée, de la moyenne bourgeoisie anglaise. Tout le premier roman présente les personnages et leur principal projet : une semaine de vacances dans une station balnéaire anglaise. Le deuxième nous narre les vacances. Un scénario très mince, donc,  et des personnages frivoles : ce n’était pas gagné d’avance.

Mais Connolly a un humour anglais très plaisant, l’art de créer des personnages atypiques et attachants. On se retrouve dans tous ces portraits croisés, dans leurs espoirs et leurs fêlures, on s’attache et nous voilà au bout des 2 tomes sans rien avoir vu venir. On les quitte comme on quitterait des amis. Une mention spéciale pour le narrateur principal, qui porte sur ses proches un regard lucide et désabusé.

Ces deux livres ont été condensés en un film, agréable mais plus léger que les livres, dans lequel joue Jacques Dutronc.

 

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12 septembre 2012

La carte et le territoire*, Michel Houellebecq. (Flammarion 428p ) - Prix Goncourt 2010

Je me suis souvent interrogée sur le succès de Houellebecq et sur le tapage médiatique qui entoure l’arrivée de chacun de ses livres. Certains estiment que c’est le résultat d’un marketing intensif allié à des provocations déplacées, d’autres le classe dans les écrivains majeurs de la littérature française contemporaine.  Personnellement, mes différentes lectures (Les particules élémentaires, Extension du domaine de la lutte, La carte et le territoire) ne m’ont jamais donné le sentiment d’un auteur avec un grand A. 

La carte et le territoire se lit agréablement après un départ un peu poussif, le personnage principal se révèle attachant. Houellebecq se met lui-même en scène sans complaisance dans son livre, dans la peau d’un personnage alcoolique et misanthrope, assez fidèle à la réalité semble-t-il. Narcissisme poussé à l’extrême diront certains, trait de génie littéraire diront d’autres.  Au final, rien de révolutionnaire dans cette œuvre se déroulant dans le marché de l’art et le petit microcosme parisien/people pour finir dans une étrange imitation de roman policier. Un prix Goncourt usurpé ?

 Il me semble que la véritable originalité des livres de Houellebecq réside dans son point de vue désabusé sur le monde, ses héros sans attaches, pleinement conscients de leur solitude et de l’inanité de tout lien social ;  l’ironie de leur réussite alors même qu’ils ne s’y intéressent pas. On peut estimer que c’est dans les liens entre les uns et les autres que se trouve la véritable saveur de la vie, ou bien adhérer à cette vision désenchantée du monde qui fait l’originalité (ou la lucidité ?) de ses romans, c’est un choix très personnel.

Un auteur difficile à conseiller par conséquent…

 Extrait : « C’est vrai, je n’éprouve qu’un faible sentiment de solidarité à l’égard de l’espèce humaine… » dit Houellebecq comme s’il avait deviné mes pensées. Je dirais que mon sentiment d’appartenance diminue un peu tous les jours.»

 

12 septembre 2012

Tsippora** / Sarah** / Marie - Marek Halter (Robert Laffont)

sarahUne trilogie racontant la vie de trois célèbres femmes de la bible : Tsippora, femme de Moïse ; Sara, femme d’Abraham ; Marie, mère de Jésus.

La grande difficulté de ce genre littéraire (roman historique basé sur la vie d’un personnage célèbre), c’est la nécessité d’attribuer un caractère au personnage principal pour rendre le récit plus vivant.  Choix délicat pouvant facilement donner lieu à des critiques, car forcément subjectif.  De ce point de vue, l’auteur ne s’en sort pas mal.tsippora Il les présente comme des femmes de caractère, modernes dans leur refus de se soumettre à leur destinée toute tracée de femme, et il leur attribue une influence importante dans les choix de leurs maris ou fils.

 On lit agréablement ces récits qui nous font redécouvrir de façon très vivante les grands épisodes bibliques, on s’attache à ces femmes courageuses et libres. Par contre, si j’ai vraiment apprécié Tsippora et Sara, le récit de la vie de Marie m’a laissé perplexe et sa conclusion franchement pantoise. Certains croyants doivent grincer des dents en la lisant !  Dommage car cela perturbe l’équilibre d’un récit qui convenait jusque-là à tous les publics, athées, croyants, simples curieux.

12 septembre 2012

Kafka sur le rivage****, Haruki Murakami (coll 10/18)

kafka_sur_le_rivage_2Un livre lent, poétique, émouvant. 

Kafka a quinze ans et doit se construire avec cette certitude : sa mère est partie en emmenant sa sœur et en l’abandonnant. Qui est-il ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné ? 

 «Le jour de mes quinze ans, je ferais une fugue. Je voyagerai jusqu’à une ville inconnue et lointaine. » Réussira-t-il  à ouvrir la pierre de l’entrée ? Peut-on vivre sans la certitude d’être aimé ?

Voilà la question qu’Haruki Murakami pose délicatement tout au long de ces pages. Les chats parlent, les vies des personnages se répondent sans se croiser, l’histoire porte en elle toutes les incohérences de la vie. Un de mes romans préférés.

 Extrait : Qui a pris cette photo ? Quand et sur quelle plage ? Pourquoi ai-je l’air aussi heureux ? Comment est-il possible que j’aie l’air aussi heureux ? Pourquoi est-ce la seule photo de famille  que mon père ait gardé ? Tout cela est bien énigmatique. Je dois avoir trois ans sur ce cliché et ma sœur neuf. Je m’entendais donc si bien avec elle ? Je n’ai aucun souvenir de vacances au bord de la mer. Je n’ai aucun souvenir de vacances où que ce soit.

 

12 septembre 2012

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules **, Philippe Delerm

Ce n’est pas un roman mais un recueil de textes courts, formant un hymne à la vie, à tous ses petits détails, odeurs, lumière, toucher. Tous ces souvenirs qui nous imprègnent et sont communs à tous. C’est bien écrit, très évocateur et on plonge avec bonheur dans ces morceaux choisis au parfum d’enfance.

 Extrait : « On passe les mains dans les boules écossés qui remplissent le saladier. C’est doux ; toutes ces rondeurs contiguës font comme une eau vert tendre, et l’on s’étonne de ne pas avoir les mains mouillées. Un long silence de bien-être clair, et puis : – il y aura juste le pain à aller chercher. » 

 

12 septembre 2012

Les rois maudits*** 6 Tomes, Maurice Druon (Poche – 1200 p environ)

Un grand classique des romans historiques que l’on dévore d’une traite. Se commençant à l’époque de Philippe le Bel à l’heure de la chute des Templiers, période trouble et passionnante, ce roman réunit tous les ingrédients des grandes sagas : trahison, poison, vengeance. Plus condensé et beaucoup plus rythmé que Fortunes de France de Robert Merle, c’est une introduction parfaite  aux romans historiques pour les lecteurs peu réguliers et tous ceux qui ne sont pas prêt à dépasser le cap des 1500 pages. Seul la dernière partie (le tome 7), complètement décalé du reste de l’oeuvre, déçoit et gâche un peu l’impression d’ensemble.

Excellent et facile d’accès.  

 

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