La trilogie berlinoise*** Philippe Kerr (Livre de poche, 1040 pages)
La grande originalité de ces romans réside dans le choix peu commun de l'époque : 3 enquêtes situées au cœur de l’Allemagne en 1936, 1938 et 1947, qui nous montrent de l’intérieur la répression montante qui s’exerce sur la population allemande et la sauvagerie des occupants de l’après-guerre.
Ce cadre historique bien travaillé ralentit malheureusement l’intrigue, un peu lente pour une parfaite accroche du lecteur (en particulier des lecteurs occasionnels à qui ces ouvrages ne sont pas destinés).
La personnalité du héros, plaisant pastiche des privés américains, évolue au fil des enquêtes. Passant d'un humour narquois à un cynisme désabusé, il dérive au même rythme que son pays et reste attachant malgré certains errements.
Si certains jugeront que ses rencontres improbables avec tous les nazis célèbres enlèvent de la crédibilité au roman, elles ne m’ont pas gênée : j’ai apprécié de découvrir les dissensions existantes entre les différents courants du nazisme et pense que l’auteur a droit à sa plage de liberté tant que la réalité historique des personnages est respectée.
Un bon moment de lecture pour lecteurs avertis et amateurs d’histoire contemporaine.