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La 5ème de couv

2 septembre 2012

Le guérisseur de cathédrale** - Philip K Dick

gu_risseur_cath_draleC’est une œuvre mineure de Philip K Dick, réalisée dans un moment de grande déprime de l’auteur et qui tranche avec le reste de son œuvre, à mon avis.

 Pour résumer en deux mots, c’est complètement barré ! Pourtant cela m’a plu.  Le personnage principal, en quête d’un sens à donner à sa vie, est intéressant, jamais satisfait de réponses simples.  L’entité polymorphe mi-dieu, mi-animal, qui le sort de son marasme est totalement improbable et fascinante.

 Je n’ai que rarement croisé une œuvre aussi décalée (et décousue) et c’est probablement son mérite principal. A réserver aux vrais amateurs de Philip K Dick. Les autres iront plutôt vers Ubik.

  

    

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2 septembre 2012

Fahrenheit 451** – Ray Bradbury - Folio

Dans la veine des romans d’anticipation des années 50/70 à la Barjavel  ou à la Pierre Boule, agréable à lire mais un peu naïf et daté, en particulier au niveau du style. Certains éléments restent pourtant d’actualité : la description d’une société dans laquelle la surabondance de divertissement réduit à néant toute réflexion et esprit critique.

C’est un classique, je pense que j’aurais plus apprécié ce livre à l’adolescence, à une époque où l’on est souvent plus attentif au fond qu’à la forme.

 Extrait : Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de « faits », qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillants » côté information. Ils auront alors l’impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.

Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C’est la porte ouverte à la mélancolie.

 Le téléviseur est réel. Il est là, il a de la dimension ; Il vous dit quoi penser, il vous le hurle à le figure. Il doit avoir raison tant il paraît avoir raison. Il vous précipite si vite vers ses propres conclusions que votre esprit n’a pas le temps de se récrier : « quelle idiotie ! »

  

2 septembre 2012

Vendetta – R. J. Ellory (Poche)

Une histoire qui traîne en longueur doublée d’un vrai manque de crédibilité : difficile d'imaginer un tueur à gages venant faire ses confessions à la police. Le contraste entre le tueur, un homme âgé raffiné, et le jeune homme  brutal, quasi-illettré qu’il était sensé être au début de sa vie décrédibilise totalement l’histoire. La vie du flic qui prend sa déposition a déjà été vue 100 fois (alcoolique, femme et fille parties, culpabilisé, etc). Vivement qu’on casse le moule…

Cela se lit sans trop d’intérêt et cela se referme sans regrets. Evitable !

 

2 septembre 2012

Narcisse et Golmund***, Hermann Hesse. (Livre de poche 252 p )

C’est mon livre préféré d’Hermann Hesse (j’ai lu jusqu’ici le Loup des Steppes, Siddhartha, et Demian), auteur que j’aime beaucoup.  C’est à mon avis le plus équilibré et le plus facile d’accès. Les romans d’Hermann Hesse semblent tous tourner autour du thème de la quête : ses héros se cherchent et se confrontent au monde pour découvrir qui ils sont. Mais de façon plus générale, ils recherchent le sens de leur vie et par extension le sens de notre vie à tous, dans un aller-retour incessant entre recherche spirituelle et abandon à l’animalité.

Ce roman se situe au Moyen-âge mais l’histoire est intemporelle. Il me semble que Golmund est le personnage auquel il est le plus facile de s’identifier parmi ceux créés par l’auteur, ce qui rend l’histoire plus plaisante.

A lire, ne serait-ce que pour savoir si on accroche à l’oeuvre de ce poète et philosophe allemand.

 Extrait : « Il vivait davantage dans ce monde de ses rêves que dans la réalité. Le monde réel : salle de classe, cour du monastère, bibliothèque, dortoir, chapelle, restait à la surface, une mince peau frémissante sur le monde surréel des images saturé de rêve.»

 

2 septembre 2012

La nuit des enfants rois*, Bernard Lenteric. (Livre de poche 280 p)

 Ce n’est pas un roman d’anticipation, mais plutôt semi-fantastique dans le style des romans de Barjavel (la nuit des temps) ou de Pierre Boulle (La planète des singes). C’est frais, naïf et un peu daté également. Mais c’est agréable à lire, et parfait pour jeunes lecteurs, 13/ 15 ans.

 Extrait : « Leur lenteur d’esprit est à vomir… Apprendre à lire et à écrire ! Comme s’il fallait des semaines pour y arriver ! Pourtant pas difficile de comprendre que ces signes sur le papier ne sont rien d’autre qu’un code de communication… D’ailleurs assez limité (…)« Que suis-je donc ?  Un monstre ? »

  

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2 septembre 2012

Wilt 1**et Wilt 2*, Tom Scharpe (Domaine étranger 10/18, 288 et pages)

Un humour très anglais : l’histoire d’un professeur de 40 ans qui lassé d’être en permanence humilié par ses élèves, sa hiérarchie, et sa femme, se décide à supprimer sa femme (il faut bien commencer par quelque chose !). Seulement voilà, quand on n’a pas d’expérience, le meurtre, ce n’est pas si simple…

C’est plaisant à lire et souvent drôle, mais d’un humour assez féroce. Tout y passe : les relations maris-femmes, le travail, le carcan imposé par le « quand dira-t-on ? » etc …Le personnage principal est attachant et le ton original. Le deuxième tome Wilt 2, qui raconte une autre histoire dans la même veine,  est nettement moins bon et je le déconseille.

 Extrait : « Wilt hocha la tête. Il s’y attendait. Il s’était trompé de département, trompé de mariage, trompé de  vie. (…) C’était tout simple. Wilt acheva de déjeuner et monta à la bibliothèque jeter un coup d’œil à la rubrique « insuline » dans une pharmacopée. Il avait dans l’idée que c’était le seul poison impossible à détecter. »

 

2 septembre 2012

99 francs **, Frédéric Beidbeder (Grasset)

99_francs_2Critique féroce (et drôle) de la publicité et de ses dérives. L’auteur est lui-même issu de ce milieu dans lequel il a travaillé 10 ans, et il met en cause l’influence néfaste de la publicité sur la société. Sans être totalement autobiographique, le récit semble très proche du vécu de l’auteur, et les réflexions qui en ressortent sont intéressantes.

Cela aurait pu vraiment  être un bon bouquin, mais l’auto-apitoiement du héros agace, et le final délirant saborde le livre. Une impression mitigée au final. Dommage !  Le début promettait beaucoup.

 Extrait : « Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais. Ciel toujours bleu, nana jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur Photoshop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à forces d’économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j’ai shooté dans ma dernière campagne, je l’aurai déjà démodée. »

2 septembre 2012

La vie aux aguets**, William Boyd Editeur : Seuil

Le principal intérêt de ce roman d’espionnage est d’évoquer une partie peu connue (par moi en tout cas) de l’histoire de la seconde guerre mondiale : la création par les services secrets britanniques d’un bureau de désinformation situé aux Etats-Unis. Bureau visant essentiellement à désinformer la population américaine pour la rendre favorable à une entrée en guerre en Europe. Le récit se construit grâce à deux récits croisés : celui de la mère, situé durant cette période, et celui de sa fille qui ignore tout du passé de sa mère. Les deux récits finissent par se rencontrer. Toutefois celui de la fille, peu mature et poussée par un vent calme, est largement moins intéressant, à mon avis. Si l’idée était de montrer que l’on ne connaît jamais complètement les gens qui nous entourent, elle est amenée assez lourdement.

Le livre au final est agréable à lire mais ne laisse pas d’impression marquante.

 Extrait:  « Et soudain elle ressentit le violent désir de tenir de nouveau un homme dans ses bras – le corps d’un homme nu contre le sien. Moins un acte sexuel que la possibilité de serrer, d’enlacer cette grande masse solide, cette étrange musculature, ces odeurs différentes, cette force différente. »

2 septembre 2012

Le Liseur*, Bernhard Schlink. (Folio 243 p )

le_liseur Un jeune homme de 15 ans tombe amoureux d’une femme de 35 ans mise en cause par la suite dans un des procès d’après-guerre.  Il finit par percer son secret et tente de s’expliquer en partie sa conduite.

 Je n’ai pas été emballé par ce livre qui se lit agréablement mais qui m’a semblé cousu de fil blanc. Le secret de l’héroïne semble évident et sa conduite peu compréhensible. Ce livre n’apporte pas de nouvel éclairage dans la compréhension des camps de la mort. Il y a toutefois quelques réflexions intéressantes sur la rupture générationnelle qui s’est produite en Allemagne et sur la difficulté pour les jeunes allemands de porter l’héritage de l’histoire.

 Extrait : « Vous ne saviez pas que vous envoyiez ces détenues à la mort ?

_ Si, mais les nouvelles détenues arrivaient et il fallait que les anciennes leur laissent la place.

-Donc, pour faire de la place, vous avez dit : toi, toi et toi, vous allez être renvoyées et mises à mort ? »

Hanna ne comprit pas ce que le président voulait lui demander.

-J’ai…Je veux dire… Qu’est-ce que vous auriez fait ? » Hanna posait la question sérieusement. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait dû ou pu faire d’autre, elle voulait donc savoir du président, qui semblait tout savoir, ce que lui aurait fait. »

 

2 septembre 2012

La peau et les os, Georges Hyvernaud*** (Le Dilettante).

Vous l’aurez compris au titre, ce n’est pas très gai. Ce récit autobiographique raconte le retour de l’auteur d’un camp de prisonnier où il a vécut 5 ans pendant la seconde guerre mondiale, et sa vie dans les camps. La grande force de ce livre tient dans la qualité de l’écriture, concise et brute.  Hyvernaud retranscrit avec très peu de mots  les ambiances, les sensations, ces petits rien qui forment la vie. On comprend grâce à lui le décalage insurmontable que créé entre les êtres les expériences traumatisantes, et l’inanité parfois de toute communication. Ce regard lucide, cette écriture maîtrisée font de ce livre une petite pépite.

 A lire les jours où on a le moral, toutefois. Mon préféré d’Hyvernaud

Extrait : « Et maintenant, me voilà réinstallé dans le bonheur. Le bonheur n’est plus cette informe rêverie désespérée. Il a pris son contour précis, ses dimensions exactes. Le voilà présent, pesant, évident, un bonheur épanoui et gras. Qu’est-ce qu’il me faut de plus ? Me voilà réintroduit dans les dimanches, dans les familles, dans les digestions familiales. (…) Un bonheur qui sent la vaseline et le vieux chien... »

 « Parce que votre existence a été éventrée, retournée par l’événement, vous imaginez vaguement que vous aviez droit à du neuf, que vous alliez repartir à zéro. Pas du tout, ça se recolle, ça se retape, c’est comme avant. On ne part pas, on continue. On recommence. On remet ça. On remet va vieille veste, on remet sa vieille vie… »

  

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