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La 5ème de couv
30 septembre 2012

La couleur des sentiments***, Kathryn Stockett. ( Ed. Jacqueline Chambon, 526 p)

Extrait de la postface de l'ouvrage : " Il n'y a pas de sujet plus risqué pour un écrivain du Sud que l'affection qui unit une personne noire et une blanche dans le monde inégalitaire de la ségrégation. Car la malhonnêteté sur laquelle est fondée une société rend toute émotion suspecte, rend impossible de savoir si ce qui s'est échangé entre deux personnes était un sentiment loyal, de la pitié ou du pragmatisme."Howell Raines

couleur_des_sentimentsEcrivain Blanche du Sud, Kathryn Stockett a réussi ce pari difficile : parler avec justesse des sentiments entre blanc et noirs dans le cadre de la ségrégation. Ses personnages de bonnes noires sont magnifiques. La jeune blanche, qui cherche à égratigner ce système injuste et règle en même temps ses comptes, est touchante. Ce sont de beaux portraits croisés de femmes, montrant la profondeur comme la complexité de leurs relations, l'âpreté de leurs règlements de compte. 

On trouve tant d'humanité dans cet ouvrage qui sonne si juste.  Alors, même si l'auteur nous dit : "Je n'irai pas jusqu'à penser que je sais ce qu'on ressent quand on est une noire dans le Mississippi, surtout dans les années 1960. (...) Mais tenter de comprendre est vital pour l'humanité." Elle a réussit à nous le faire comprendre ; merci à elle pour ce livre admirable.

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30 septembre 2012

Saga**, Tonino Benacquista. (Folio 439 p ) Grand prix des Lectrice de Elle 1998.

saga_2Quatre scénaristes au rebut sont chargés d’écrire une série télé, série programmée en pleine nuit pour aider le producteur à remplir ses quotas de production française. L’absence d’intérêt de leur employeur pour leur travail va leur permettre de bénéficier d'un liberté de ton totale, mais la machine va finir par s’emballer…

Amusante satire du monde télévisuel et de l’autocensure permanente qui y règne. Les ficelles du livre sont assez visibles et on n’est guère surpris, mais emmené agréablement jusqu’au bout, on ne lâche pas le bouquin en cours de route.

 Très plaisant et sans prétention.

 Extrait : « A force de nous cacher derrière un rempart de fiction, dans un ailleurs où nous sommes les maîtres absolus, ce monde réel nous semble si loin. Si sauvage. Il n’obéit à aucune logique, aucune progression dramatique. Du strict point de vue de la vraisemblance, le réel n’est pas crédible une seconde et personne ne fait rien pour y changer quelque chose. Il faudrait sans doute élire des scénaristes pour imaginer notre histoire à venir. »

  

30 septembre 2012

Le soleil des Scorta*** Laurent Gaudé (Actes Sud 246 p - Prix Goncourt 2004)

le_soleil_des_scortaGoncourt mérité pour ce beau livre, âpre, puissant.

Sous le soleil brûlant du sud de l’Italie, sur une terre desséchée et pauvre, le destin d’une lignée maudite suivie de génération en génération, la famille Scorta. Histoire intemporelle d’une famille qui cherche à échapper à son destin miséreux et à ce soleil destructeur. Histoire de vengeance et d’amour, de solidarité et de transmission familiale. Cette belle écriture nous fait redécouvrir au fil des pages toute la saveur de la vie.

 Extrait : Longtemps, l’odeur chaude et puissante du laurier grillé resta, pour eux, l’odeur du bonheur.

 

13 septembre 2012

Le confident**, Hélène Grémillon. (Gallimard 315p )

le_confidentLA bonne surprise des vacances, livre pioché au hasard chez le libraire et dévoré en deux jours. Facile à lire, bien construit et très prenant, ce livre explore la relation atypique qui se construit entre deux femmes dans la fin des années 30, présentée du point de vue de chacune d’elles. Sans être un Grand Livre, c’est une très belle réussite pour ce premier ouvrage. Auteure à suivre….

 Extrait : « En prétendant sauver la femme de l’esclavage de la maternité, l’avortement lui impose une autre forme d’esclavage : sa culpabilité. Plus que jamais, la maternité devient notre seul fait ou méfait.»

 « A la différence de la foi, la superstition c’est pour ceux qui ont besoin de croire mais qui ne peuvent pas donner, comme moi à cette époque, enfermée dans un égoïsme du malheur. »

 

13 septembre 2012

Le complexe du Chimpanzé (3 tomes)** – Marazano et Ponzio - Dargaud

 complexe_du_schimpanze_2

Récit tourné autour de la conquête spatiale (passée et future), les trois tomes se lisent aisément et agréablement. Les dessins sont plaisants, les personnages attachants et le sujet accrocheur.

Seuls défauts, l’intrigue pourtant intéressante ne résout pas au final tous les problèmes qu’elle a soulevé et certaines disparitions de personnage demeurent énigmatiques, sans que l’on comprenne pourquoi l’auteur ne leur a pas donné d’explication cohérente.

Une bonne BD qui nous laisse un peu sur notre faim.

  

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12 septembre 2012

Les mémoires d’Hadrien***, Marguerite Yourcenar (Gallimard, 364 p)

Marguerite Yourcenar s’est imprégnée totalement de l’époque avant d’écrire cet ouvrage, resté en gestation plus d’une dizaine d’année. Le récit se présente sous la forme d’une lettre testamentaire qu’Hadrien laisse à son petit-fils par adoption, le futur empereur Marc-Aurèle. C’est le retour d’un homme d’état sur sa vie, ses actions, ses erreurs, ses regrets.
Le début (les 70 premières pages) n’est pas très engageant, voire rebutant, mais on se laisse prendre ensuite par ce récit très moderne, dans lequel l’auteur prête souvent sa sagesse au narrateur. On aimerait voir des écrits politiques de ce niveau dans les multiples essais qui fleurissent en librairie.

Très intéressant.

 Extrait:  « Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas, et de négliger de cultiver celles qu'il possède. »
« Il y a plus d’une sagesse, et toutes sont nécessaires au monde ; il n’est pas mauvais qu’elles alternent. »

 

12 septembre 2012

Pars vite et reviens tard**, Fred Vargas (J’ai lu, 347 pages)

pars_vite_et_reviens_tard_2 Fred Vargas a construit des policiers à  l’exacte opposé des ouvrages « traditionnels » du genre. Ici, pas d’enquête méticuleuse à la Hercule Poirot, pas d’univers sombre et violent à la James Ellroy, et parfois même pas une tentative d’enquête qui tienne la route !

 Mais Fred Vargas a une autre arme : Le commissaire Adamberg.  Montagnard d’origine, doux, rêveur, intuitif, beau à sa façon mais surtout plein de charme, il est parfaitement inadapté à la vie moderne et plus encore à son métier. Doté d’un acolyte alcoolique et père célibataire de 4 ou 5 enfants, l’équipe de choc est constituée…

Amateur de logique et d’enquête bien léchée : tournez les talons ! Les autres prendront beaucoup de plaisir à ces enquêtes dans lesquelles l’intuition prime sur le raisonnement et la logique. Peut-on résister à Adamberg ?

 Mes préférés dans cette série sont : Pars vite et reviens tard, Sous les vents de Neptune qui revient sur l’enfance du commissaire, et L’homme à l’envers dans lequel il retrouve sa dulcinée Camille. Sinon, dans L’homme au cercle bleu on découvre Mathilde, la mère de Camille. Coule la Seine est un recueil de 3 petites nouvelles. J’ai été déçue par Dans les bois éternels, j’ai trouvé que l’auteur poussait le bouchon un peu trop loin, mais l’équilibre de ce genre d’ouvrage n’est pas toujours facile à trouver.

 Extrait : Joss avait compris depuis longtemps que les choses étaient dotées d’une vie secrète et pernicieuse. Hormis peut-être certaines pièces d’accastillage qui ne l’avaient jamais agressé, de mémoire de marin breton, le monde des choses était à l’évidence chargé d’une énergie toute entière concentrée pour emmerder l’homme. La moindre faute de manipulation, parce que offrant à la chose une liberté soudaine, si minime fut-elle, amorçait une série de calamités en chaîne pouvant parcourir toute une gamme, du désagrément à la tragédie. Le bouchon qui échappe aux doigts en était, sur le mode mineur, un modèle de base.  

12 septembre 2012

Hypérion 1 et 2**** - Dan Simmons

 S’il ne fallait lire que deux œuvres de cet auteur, je vous conseillerai sans hésiter le cycle d’Hypérion (2 tomes) et L’échiquier du mal (2 tomes) qui sont de mon point de vue ses œuvres majeures. En comparaison ses romans policiers (Vengeance - Revanche  - L’épée de Darwin) sont d’un classicisme décevant (je sais que c’est un jugement sévère, mais Dan Simmons nous avait habitué à tellement mieux...)

Revenons à Hypérion : une fois l’univers présenté et le mystère mit en place (celui de la planète Hypérion qui défie les lois de la physique ordinaire), le roman se structure en sept récits racontés par des pèlerins qui dévoilent une partie de leur vie. C’est à la fois la force et la faiblesse du livre : au lieu de découvrir une seule histoire, on en découvre sept dont le point de convergence est le Gritch, être mystérieux et impitoyable.

 Résultat : un livre foisonnant, des narrations d’une grande force et d’une étonnante originalité, des moments exceptionnels. Tous les récits ne sont pas égaux en qualité, mais nous pouvons tous en trouver un ou deux qui nous frappent profondément.

 A contrario, cette construction peut gêner, ainsi que l’uniformité de style des récits, racontés par des personnalités très différentes mais présentés finalement de façon homogène. La fin ou plutôt la non-fin ? du livre, voulue car il se prolonge dans le  Cycle d’Endémion (deux tomes, avec lequel je n’ai pas du tout accroché)  peut aussi décevoir.

 Quoi qu’il en soit, il est impossible de passer à côté de cet ouvrage qui a profondément marqué la SF et qui s’est imposé immédiatement comme un classique. A ne pas manquer !

 

12 septembre 2012

L’analyste – John Katzenbach (Poche) Grand Prix de littérature policière 2004

Un thriller connu et réputé qui m’a laissé de marbre. L’intrigue de départ était prometteuse : un psychanalyste à New York reçoit une lettre mystérieuse. Si il ne trouve pas dans les 15 jours qui se cache derrière le nom de l’auteur de la lettre, il lui faudra se suicider... ou voir les membres de sa famille vont mourir un par un...

Résultat :  long, très long, sans nuances. La deuxième partie, dans laquelle le psychanalyste utilise ses connaissances pour inverser les rôles, aurait pu réveiller un lecteur rendu léthargique, malheureusement elle est complètement tirée par les cheveux.

A la limite du risible. 

12 septembre 2012

La consolante, Anna Gavalda (le Dilettante - 637 pages)

la_consolanteTrès agaçant ! Je suis encore étonnée de l’avoir fini. J’ai mis longtemps à me décider à relire Anna Gavalda,  encensée par tant de lecteurs et dont j’avais pour ma part gardé le souvenir d’un auteur médiocre (Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part). Ne voulant pas passer pour butée, je m’y suis remise et la lecture D’ensemble c’est tout m’avait réconcilié avec l’auteur. Un peu cul-cul certes, mais  du cul-cul agréable, de temps à autre, cela fait du bien.

Celui-ci est cul-cul aussi mais dans le genre horripilant. Le héros (ou devrait-je dire l’antihéros) gâche sa vie avec une belle constance tout en s’apitoyant sur son sort, d’où le côté agaçant…Le décès d’une ancienne amie (dont il n’a pris aucune nouvelle depuis 20 ans) lui donne l’occasion d’un pèlerinage et l’audace de juger sans vergogne tous ceux qui l’ont laissée, comme lui, mourir dans la misère et dans l’oubli. Mais lui, ce n’est pas pareil, il est gentil… Mes dents grincent… Finalement il croise dans ce voyage la femme idéale, étrangement semblable à cette amie d’enfance, cette femme extraordinaire…Nous voici au milieu du livre, la fin est plus qu'évidente. Si au moins ils ne mettaient pas 300 pages de plus pour s'embrasser ! C'est long, c'est long, quel ennui. 

Anna, ne m’en veux pas, mais j'en resterai là…. 

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