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La 5ème de couv

12 septembre 2012

Fortune de France*** 12 Tomes, Robert Merle (Livre de poche)

Préparez-vous à une longue chevauchée d’environ 5000 pages (12 tomes de 500 p), réservée aux lecteurs avertis ! Le récit commence à la mort de François 1er et se termine à l’avènement de Louis XIV ; il se suit au travers de trois générations de narrateur, le grand-père jeune laissant la place au fils puis au petit-fils. Cette grande saga permet de découvrir de l’intérieur et de façon très vivante une grande page de l’histoire de France, au plus près de la vie des rois, et on accroche bien à l’histoire. Si les termes de vieux français utilisés peuvent être un frein au départ, ils font aussi tout le  plaisir de cette lecture (un index est placé à la fin de l’ouvrage). Les héros sont plaisants même si leur vie privée est parfois un peu trop mise en avant par rapport à l’Histoire qui l’entoure, et cela rend certains passages un peu longs.  Cette saga n’est pas sans rappeler celle des « Rois Maudits », mais dans une forme beaucoup plus étirée.

 Extrait de la Préface:  « C’est à cela, à mon sentiment, que sert l’histoire : elle nous apprend que les mêmes problèmse se posent à nous qu’à nos ancêtres quoique en des formes différentes. »

 

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10 septembre 2012

Le combat ordinaire (4 tomes)*** – Manu Larcenet - Dargaud

combatordinaire01Je suis très touchée par la sensibilité à fleur de peau de ce personnage de photographe de guerre, développé sur 4 tomes. Personnage dont le métier consiste à regarder les autres, à les saisir «  en plein vol ». Il les regarde, mais la page blanche est là, l’inspiration disparue.

Toute l’ambiance tient dans ses petites phrases, ses renoncements, cette vie qui s’écoule sans qu’il sache quelle direction lui donner, la découverte du passé et de l’intimité de ses proches.

 Il faut être talentueux pour décrire si justement la vie ordinaire, et même si tous les tomes ne sont pas égaux, et pas très optimistes globalement, j’ai une estime particulière pour cette BD qui ne ressemble à aucune autre.

  

9 septembre 2012

La zone du Dehors*** Alain Damazio – Gallimard Folio SF (644 p)

Rare auteur français a avoir percé dans le domaine de la SF, Damazio est un écrivain engagé et exigeant qui n’a écrit que deux ouvrages, La zone du dehors et La horde du Contrevent, très vite devenu un classique. La zone du Dehors est un peu moins intéressant que l’excellent deuxième, mais c’est une œuvre aussi plus personnelle.

 L’implantation d’une colonie humaine (la ville de Cerclon, 7 millions d’habitant) sur une planète extraterrestre est l’occasion pour l’auteur d’expérimenter la réalité sociale dans un milieu fermé de façon réaliste. C’est l’occasion également d’une satire philosophie et politique des sociales-démocratie et de leurs dérives vers des sociétés de contrôle de plus en plus poussé.

 Les amateurs d’action et de science-fiction pure seront certainement déçus, mais c’est aussi la force et l’intérêt de cette œuvre qu’il faut aborder plus comme un essai politique que comme un livre de SF. Rare et intéressant malgré quelques longueurs.

Extrait : « Les politiciens n’ont plus qu’un seul rôle sérieux à tenir aujourd’hui : masquer qu’ils sont inutiles, que la politique est morte parce qu’elle n’est plus le lieu du pouvoir. Et ne croyez pas que ce soit un rôle facile à tenir. C’est un vrai métier, éprouvant, exigeant, que de paraître maîtriser des processus qui nous échappent presque complètement… »

 « … Plus un pays progresse vers la démocratie, plus la liberté accordée à chaque individu menace la société d’éclatement. Plus par conséquent, le pouvoir doit s’exercer haut - et profondément. Passer sous les cœurs et dans les nerfs afin de gouverner de l’intérieur les comportements. L’ironie de l’histoire, Monsieur Capt, veut que ce soit paradoxalement la lutte acharnée des gens comme vous, de révoltés épris de justice et de liberté, qui ait poussé les gouvernements à se remettre en cause, à affiner et perfectionner sans cesse leur stratégie pour finalement édifier la plus fantastique machinerie de pouvoir jamais mise en œuvre : le contrôle. »

 

9 septembre 2012

Murena (8 Tomes)**, Dufaux, Delaby – Dargaux

murena Récit historique réaliste et détaillé pour deux personnages bien connus de la Rome Antique, Néron et sa mère Aggripine. Des dessins de qualité, classiques, bien léchés, des personnages féminins très réussis.

 Un BD qui ravira par sa précision les amateurs d’histoire mais qui manque d’un petit quelque chose pour déclencher un vrai coup de cœur : l’absence de personnages sympathiques, peut-être ?

 

9 septembre 2012

Les venins de la Rose**, Alexandre Torcquet (Albin Michel)

les_venins_de_la_roseVoici l’histoire haute en couleur de la mère de Guillaume le Conquérant, une frilla (concubine de l’époque) qui parvint à faire de son fils un roi. Habitant la Normandie, j’ai été très surprise de ne jamais avoir entendu parler de cette femme à la vie passionnante, qui a tenu un rôle majeur dans  l’Histoire Normande.

Femme passionnée, empoisonneuse à ses heures, le récit de sa vie est fascinant et si surprenant que je me suis parfois demandé si l’auteur n’inventait pas…

 Une lecture très plaisante et un éclairage inattendu sur la Normandie.

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9 septembre 2012

Le xxème siècle américain***, Howard Zinn (Agone, 444 p)

le_xxeme_siecle_am_ricainDès la préface l’auteur pose un parti pris, ce qui pourra rebuter certains lecteurs mais cela semble fait pour cela. 

Howard Zinn aborde l’histoire sous l’angle des relations sociales. Il ne voit pas les Etats-Unis en tant que Pays avec un grand P : entité unifiée et cohérente et qui n’a donc qu’une seule histoire : l’histoire officielle. Mais comme un ensemble de grandes forces sociales, groupes, minorités, classes moyennes ou populaires qui défendent chacun leurs intérêts et dont les désirs et les buts sont parfois très éloignés des décisions prises au plus haut niveau de l’état. Dans cette histoire, il y a des gagnants et des perdants, parfois durement réprimés. L’histoire extérieure du pays, longuement abordée, n’est plus que la résultante du conflit de ces forces intérieures.  On  trouve des grandes leçons de cynisme et des modèles de courage exemplaires dans ce livre. Cette vision à l’avantage de donner une grande cohérence à l’ensemble, les faits et dates ne sortent plus de nulle part, mais restant dans la logique des rapports de force dominants. Peut-être est-ce ce que l’on nomme le sens de l’histoire ?

 Un livre très intéressant, même s’il ne faut pas prendre ce livre engagé comme unique point de vue. Cet aspect engagé, qui nuit à l’objectivité de l’ouvrage, sera un vrai frein pour les férus d’histoire.

 Extrait de la préface : Une histoire qui se veut créative et souhaite envisager un futur possible sans pour autant trahir le passé devrait, selon moi, ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissé dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire la preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter. Je suppose –ou j’espère – que notre avenir sera plus à l’image de ces brefs moments de solidarité qu’à celle des guerres interminables.

 

8 septembre 2012

Trois chevaux*, Erri de Luca. (Folio 139 p )

3_chevaux Très belle écriture pour ce récit court  mais qui manque de fond. C’est plus un voyage qu’un récit, on se laisse porter par la rondeur des phrases, les senteurs, les pulsions. L’histoire elle-même, la  rencontre entre un homme et une femme aux parcours singuliers, peut sembler peu crédible.

 Extrait : « Il y a des créatures destinées les unes aux autres qui n’arrivent jamais à se rencontrer et qui se résignent à aimer une autre personne pour raccommoder l’absence. Elles sont sages. Moi, à vingt ans, j’ignore les étreintes et je décide d’attendre. J’attends la créature qui m’est attribuée. Je suis attentif, j’apprends à parcourir en un instant les visages d’une foule. »

8 septembre 2012

La Horde du Contrevent**** Alain Damazio – Gallimard Folio SF (700 p) - Grand prix de l’imaginaire

Voici un prix qui n’a pas été volé !

Plus qu’un livre c’est un univers unique, dur, étonnant que l’auteur a créé.  On parvient à y rentrer, ou pas, mais une fois rentré on vit une expérience incomparable. On est emmené de bout en bout par ces différents personnages (peut-on les appeler « pélerins » ?), groupe d’élite qui cherche à remonter jusqu’à la source du vent qui balaye constamment leur planète. Le livre ne compte pas 23 mais 24 personnages, le vent y prenant une place entière ; un vocabulaire spécifique lui est dédié, une langue complète est inventée autour de ses sautes d’humeur.

 C’est incomparable et donc difficile à retranscrire, le mieux est d’essayer pour ne pas risquer de passer à côté de ce Grand livre de la SF.

 

8 septembre 2012

Maudit karma– David Safier– (Poche Presse de la cité)

maudit_karma Un beau succès de librairie pour une histoire qui ne vole pas très haut, et penche même parfois vers le grotesque. Avantage : vite lu car on peut sauter plusieurs phrases sans perdre le fil de l'histoire. A lire à la plage ou devant la télé. Ou a éviter simplement  si on est un peu exigeant.

  

 

8 septembre 2012

L’élégance du Hérisson**, Muriel Barbery. (Gallimard 368 p)

l__l_gance_du_h_rissonUn grand succès de librairie de 2007, porté par les libraires et le bouche à oreille.

Une concierge qui cache sa vraie nature d’autodidacte passionnée d’arts et de littérature, une petite fille de 12 ans lucide et épuisée de solitude, un voisin japonais plus clairvoyant que les autres. Ce sont ces personnages, originaux et attachants, qui font la force de ce récit.

C’est un succès mérité, même si  le côté : « je suis unique et les autres sont trop stupides pour me comprendre » peut s’avérer un peu irritant. La fin abrupte peut décevoir également.

 Extrait : « Ma mère, qui a lu tout Balzac et cite Flaubert à chaque dîner, démontre à quel point  l’instruction est une escroquerie fumante. Il suffit de la regarder avec les chats. Elle est vaguement consciente de leur potentiel décoratif mais elle s’obstine à leur parler  comme à des personnes, ce qui ne lui viendrait pas à l’esprit avec  une lampe ou une statuette étrusque. »

  

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